Café Littéraire à Grignan

Publié le par MARY DOLLINGER

Livre_sevigne_200 La salle était enveloppée d'une pénombre bleutée, la fumée obscurcissant les traits et étouffant les voix. Dans un coin le poète maudit marmonnait des vers que personne n'écoutait, l'écrivain feuilletait des pages raturées et froissées et l'artiste se morfondait devant un verre d'absinthe. Quelques filles, au maquillage outrancié et à la toilette douteuse, attendaient, en silence, le bon vouloir de ces messieurs... C'était la première fois que j'assistais à un café littéraire, et je peux vous assurer que cette image romantique ne correspond plus du tout à la réalité. Bien entendu personne ne fumait, ni ne buvait, la salle était éclairée tout à fait normalement, l'assistance franchement bien sous tout rapport, et Madame de Sévigné regardait par-dessus mon épaule. La personne sensée me mettre en morceau étant coincée quelque part entre Pékin et Grignan,180pxgrignan2_2 je me suis retrouvée entre la présidente de l'association, femme délicieuse à la voix douce, qui ne m'a posé que des questions charmantes, et un ami grignanais avec un cerveau comme Paris (et sa banlieu) et une acuitié intellectuelle à fair frémir une brochette d'académiciens. Ce dernier a parlé d'un livre que j'ai d'abord cru écrit par quelqu'un d'autre. Lorsque j'ai réalisé qu'il s'agissait du mien, j'étais franchement épatée, quoiqu'en état de choc. Ensuite les choses se sont déroulées dans une ambiance hilare, beaucoup de fous rires, peut-être pas très littéraires, mais tout le monde avait l'air ravi. Quant à moi, même sans absinthe, j'en redemande.

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