Insomnies

Publié le par MARY DOLLINGER

Y-a-t-il un lien entre l'insomnie et création littéraire ? Ou plus exactement est-ce-que l'une chasse l'autre ? Je suis une insomniaque invétérée, une habituée des heures qui ne passent pas et des minutes qui s'éternisent. Tout cela devient une habitude qui me dérange à peine. En résumé, je suis une insomniaque heureuse.Obj025
L'insomnie est quelque chose de très personnel, un monde privé où l'on existe en solitaire, et qui ne se partage pas, une sorte de jouissance négative. Depuis quelques années mes insomnies sont exculsivement employées à la recherche d'un mot, d'une phrase, d'une page, d'une chute, en somme la nuit, je profite de mon état d'éveil pour essayer d'aller de l'avant avec le projet en cours. Et vraiment en ce moment mes nuits sont plutôt stériles, ce qui me semble terriblement injuste. Je veux bien ne pas dormir, mais au moins que cela soit utile. Alors depuis deux nuits je dors, comme un bébé, d'un sommeil innocent avec des rêves sages, pour me réveiller tout étonnée de cette nuit opaque qui passe comme un éclair, sans laisser ni traces, ni souvenirs. Presqu'une supercherie. Et la raison est totalement évidente : avant hier j'ai rajouté 5 pages à un projet ancien, un peu loufoque, mais que j'aime bien et 3 pages à mon roman. Cela peut vous sembler peu, mais pour moi, c'est quasiment miraculeux et va me tenir en haleine un long moment. Combien de temps vais-je dormir sur cet effort inhabituel ? Peut-être encore une nuit ou deux. Si au lieu de créer la nuit, je pouvais écrire le jour la vie serait plus simple. Mais est-ce-que je suis prête à abandonner ces moments de solitude intense ? Ne suis-je pas en quelque sorte un accro de la nuit blanche ? Alors pourquoi ne fais-je pas comme mon héroïne, me lever la nuit pour écrire ? Tout simplement parce que l'effort serait trop grand, le risque de fatigue évident, et le sommeil prendra le dessus tout de suite.
J'attends ce soir avec curiosité pour connaître le ratio entre pages écrites et nuits de sommeil. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Publié dans Créer

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K
Quand j'étais adolescente, je souffrais d'asthme et j'utilisais ce prétexte pour passer une ou deux heures à écrire, le temps que la crise passe, plutôt que de prendre les médicaments qui me donnaient des palpitations, cause de plus d'angoisse encore.<br /> Cette vie nocturne et l'écriture ont complètement disparu quand j'ai quitté la maison de mes parents... peut-être est-ce regrettable... il me reste en tout cas le souvenir de ces nuits créatrices que tu décris justement ici...
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