Fan Mail

Publié le par MARY DOLLINGER

MailCe matin, une première ébauche pour ce projet, qui a occupé mes jours et un peu aussi mes nuits, est partie en direction de Jacques André. Je fais confiance à son crayon rouge pour me la démolir complètement et me pousser dans la bonne direction. Je suis dans les temps, j’espère simplement qu’il ne me demandera pas de tout recommencer car, à ce moment-là, je jette l’éponge.
Pour le petit livre à paraître, la mise en place technique a commencé alors je suis, en quelque sorte, au chômage littéraire.
Je reviens, alors, vers vous.
Ici, dans la Drôme profonde, les choses n’arrêtent pas de bouger : des naissances et des morts, des querelles et des réconciliations, beaucoup et trop d’événements parmi nos animaux pour tout vous raconter alors je ne vous garde que l’essentiel.
Lorsque je me suis mise en pause, à peine longue, je n’avais pas prévu de dommages collatéraux. Je m’étais installée au deuxième étage, chez « Virginia Woolf », un endroit fantastique, calme total, je m’entendais à peine réfléchir, et encore pas beaucoup, et j’ai réussi à avancer à peu près convenablement. Un seul problème : le lit. Comme ce nouveau projet m’obligeait à pas mal de recherches et que les recherches fatiguent, j’y ai réussi quelques siestes mémorables. Mais dans l’anonymat absolu.
Pendant mon exil volontaire et pas trop inconfortable, la basse cour était livrée aux bons soins du berger et tout allait pour le mieux, ou tout du moins en apparence.
Un jour, particulièrement reposée après une sieste à peine plus longue que d’habitude, je décidais d’aller saluer mes amis pour trouver Mélodie en larmes et l’horrible chèvre en train de martyriser tout ce qui lui tombait sous la patte.
Entre deux hoquets et quelques sanglots Mélodie me racontait que depuis ma pause pour projet secret et sérieux, le fan mail de la chèvre avait d’abord diminué, avant de tarir complètement. Car la chèvre a des fans, et ils sont nombreux.
« Je ne suis pas censée traiter du courrier pour animaux, » disait notre ravissante factrice blonde. « Mais il y
en a tellement, ma conscience professionnelle m’empêche de faire l’impasse. » Et les lettres arrivaient, deux ou trois d’abord, puis sept ou huit, et, en période de pointe, une dizaine par jour. Évidemment la chèvre en était fière, assez désagréablement d’ailleurs, (je crois que je suis un peu jalouse car je n’en ai jamais reçu autant), mais elle se tenait tranquille. Comme la chèvre sait lire, mais pas écrire, elle passait ses journées à lire et à relire ou à faire lire à haute voix par Mélodie, devenue sorte d’esclave littéraire. Pour les réponses, j’ai refusé catégoriquement, mais de temps en temps, suite à une lettre particulièrement bien tournée, le berger mettait un petit mot pour accuser réception et tout était calme, ordre et volupté.

À suivre.

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M
Happy Birthday Violette !
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M
Contente de te savoir de retour. Je viens de prendre quinze jours de repos dans le Midi chez mon fils et sa petite famille et j'ai réussi à écrire quelques pages de mon nouveau manuscrit quand je me retrouvais seule. Mais le plus clair de mon temps je le passais avec eux. J'avais besoin de sortir de l'engrenage de la technologie pour profiter de l'air de la tramontane, de la méditerranée et de la nature en général. Ce fut un excellent séjour.<br /> Pour ton projet, je ne pense pas qu'il y ait énormément de ratures rouges de ton éditeur, tu as un réel talent. J'ai lu tes deux livres précédents et ils sont géniaux! Bises. Violette
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M
Merci pour la coiffure. J'ai fait au plus simple! coupe courte et mèches pour cacher mes cheveux poivre et sel et surtout pour ne plus avoir à faire de teinture châtain! Peut-être une nouvelle façon d'assumer mes bientôt 62 ans!<br /> Encore deux mois de répit!<br /> Bonne journée. Bises. Violette
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M
Violette : Bravo pour ces vacances réussies, mais bravo surtout pour ta nouvelle coiffure ! Merci pour ton soutien, j'avance, mais les petits turcs sont arrivés...
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M
BelleSahi : et moi de vous retrouver !
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