Gomorr à mort

Publié le par MARY DOLLINGER

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Parfois je me désespère moi-même, et pas seulement en tant qu’écrivain. Est-ce un quinze août particulièrement pluvieux me donnant l’impression de n’avoir jamais quitté l’Angleterre qui me fait perdre mes repaires ? Vous aurez compris que je me cherche des circonstances atténuantes de ne pas aimer ce que tout le monde encense.
Hier, enthousiaste et consentante, je suis allée voir « Gomorra », primé à Cannes et tant aimé par la presse unanime.
Le début aurait pu être prometteur : un multiple assassinat dans des cabines de bronzage. Il est bien connu qu’un excès d’ultraviolets est dangereux pour la santé, mais pas vraiment à ce point. Je n’ai absolument rien contre les meurtres en tout genre, je suis même franchement pour. Mais j’aime bien être présentée aux cadavres avant qu’ils passent de vie à trépas et aussi avoir une vague idée du pourquoi et du comment. Bien sûr c’est pour nous mettre dans le bain (de sang) et nous expliquer que ce qui suit est sans foi ni loi. Les cadavres suscités sont gras et tatoués donc forcément mafieux, alors c’est plutôt une bonne affaire. Cela aurait été des mères de famille en bronzette, assassinées en pleine beautification, je ne me serais peut-être pas assoupie séance tenante. Ce que l’on voit est sûrement très proche de la réalité. Mais si tel est le cas, j’ai du mal à comprendre l’intérêt d’être membre de ce club très fermé. On voit circuler énormément d’argent, et malgré cela, tout le monde, à l’exception de l’horrible profiteur des déchets industriels, (les moments les plus forts du film,) qui roule en Touareg, ils sont tous moches, sales, mal habillés et vivent dans des taudis, pas vraiment une affaire. Faire une critique de film, ayant passé un certain temps à ronfler doucement, n’est pas très honnête. Mais lorsque l’on tourne un film sur un problème majeur de société, on doit choisir entre documentaire et fiction. Ici il s’agit d’une fiction qui imite le documentaire et le résultat est boiteux.
Si vous voulez vraiment que l’on vous glace le sang regarder plutôt : « A very British Gangster » de Donald Macintyre.H_4_ill_936151_verybritishgangste_2 Ce metteur en scène a passé trois ans en compagnie de Dominic Noonan, authentique parrain, sorte de Tony Soprano qui a nul besoin de séances de psychothérapie. Ce mafieux auto-déclaré, qui ne cache pas son homosexualité, et qui a passé plus de vingt ans en prison (actuellement incarcéré pour port d’armes) touche à tout : tortures, assassinats, trafics de drogue, kidnapping and all the rest. En parallèle cet homme intelligent a instauré un service social personnel où il s’occupe de sa « famille » et toutes ses ramifications possibles avec un dévouement et une efficacité que peuvent lui envier l’Etat. Cet homme complexe, cruel et sans pitié est aussi curieusement attachant ce que le rend plus effrayant encore.
« Tous les hommes sont dangereux, » dit-il. « Certains plus que d'autres. » Il a bien raison et
je me permets d’en parler, car, cette fois, je ne me suis pas endormie...

Publié dans Cinéma

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G
Bon sang, voici qu'Eva ressurgit!!!<br /> Et moi qui ai mis des semaines à l'oublier la dernière fois....!!!<br /> Bon, tant pis si elle ne joue pas dans ce film. <br /> Je vais tenter de le visionner tout de même...des fois que ça me fournisse une idée en matière de changement d'orientation professionnelle...<br /> Somme toute, je suis déjà un peu de la partie....
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M
Gilgamesh : Not really ! He's pretty flegmatic, but unfortunately not "derisoire". I would not like to get on the wrong side of him ! Don't miss the film if you can get hold of it, but don't expect to meet anyone like Eva Mendes...
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G
Un gangster Britannique?<br /> J'ai du mal à imaginer...<br /> Le crime dérisoire et flegmatique... <br /> A voir en effet...
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V
Merci de tes voeux d'anniversaire. Passe une très bonne journée. Amicalement. Bisous. Violette
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M
Violette : La violence au cinéma ne me dérange pas, mais ici, peut-être, la violence est trop "ordinaire".<br /> J'étais un peu absente : beaucoup de monde à la maison, et pas mal de travail personnel. Bravo pour la petite Léa.
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