"Au Secours Mrs Dalloway" en visite à Paris.

Publié le par MARY DOLLINGER

Finalement, la réussite semble être proportionnelle au stress. Est-ce une finalité ? Ai-je découvert, tout d'un coup, une vérité profonde ? Peut-on conclure qu'il suffit de stresser pour réussir ? Cela semble un peu court, mais sujette au stress comme vous avez pu vous en apercevoir, elle est séduisante.Maryprivat
Je résume : il y avait du monde, j'ai signé pendant 3 heures, les libraires étaient heureux, l'éditeur satisfait et l'interessée principale, soulagée. Après, nous avons décompressé, entre famille et amis, dans un bistro rue Bellechasse, où, fidèle à ma promesse à Tain l'Hermitage de promouvoir les Côtes du Rhône en toutes circonstances, nous avons bu, à 25, un excellent Saint Joseph.
Pourtant tout avait horriblement commencé par un vieux monsieur, bel homme, qui s'installe en face de moi, tourne le livre dans tous les sens, pose maintes questions, écoute poliment, boit un verre de vin blanc, croque quelques petits gateaux, le tout fourni aimablement par la librairie, puis se lève, balaye les quelques mies d'une main élégante et m'assure qu'il reviendra, peut-être. "Je ne serai plus là", dis-je en guise d'argument irrefutable. "Mais votre livre le sera," répond l'affreux octogenaire, sans doute un habitué des signatures parisiennes qu'il transforme en goûters littéraires.
Un moment un peu difficile aussi, lorsqu'une dame, très comme il faut, ancienne traductrice, ouvre le livre, soit disant au hasard, mais je crains un coup monté de certaines de mes amies lyonnaises qui trouve le livre immoral, et déclame d'une voix très distincte, imposant un silence intéressant à l'assemblée : " J'étais presque nue, lui toujours..." J'ai saisi mon bien avec fermeté sous pretexte d'affluence, ignorant le regard lubrique du monsieur en pole position, et lui ai fait une dédicace sévère pour appuyer le côté sérieux de l'oeuvre.
À part cela, que du bonheur. Des rencontres toujours : celle d'une amie du cyber-space qui s'est magiquement matérialisée, ( ne manquez pas son blog bourré de talent : ledemondesmots.blogs.pyschologies.com) des écrivains, des d'anglophiles, beaucoup de jeunes, des moins jeunes et des entre-deux, en somme ce que les anglais appelleraient :" a perfect cross section."
Que dire de plus sinon mon admiration pour la librairie Privat-Julliard qui a organisé cette manifestation à la perfection, et mes remerciements à famille et amis pour leur soutien fidèle.
Donc une nouvelle étape de franchie et une certaine détente qui va me permettre, je l'espère, de me remettre au travail. Dès que j'ai fini (presque) le dernier Sarah Waters ( en anglais) je me replonge dans les classiques français. Peut-être en cotoyant les très grands, arriverai-je à la page 56 ? Il faut toujours vivre d'espoir.

PS Pour ceux qui n'ont pas encore lu le livre, et vous êtes nombreux, le passage cité ci-dessus se trouve à la page 90

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