Le billet de la Chèvre
Mary est fatiguée et le berger introuvable, j’ai donc pris sur moi la responsabilité d’écrire un compte-rendu de la journée d’hier. Vous remarquerez tout de suite, que mon écriture ne ressemble en rien à cette Anglaise qui persiste à écrire en français. Vous retrouvez, je pense, une certaine poésie châtiée, et un classicisme de bon aloi qui manque totalement à l’écrivain suscité.
Récit d'une Book Party Drômois par la chèvre elle-même.
Face aux montagnes ardéchoises fatiguées de chaleur et de brume, sous un soleil de plomb qui flirtait dangereusement avec une sombre possibilité d’orage avait lieu, dans la plaine heureuse qui est moins heureuse maintenant car elle possède autoroute, TGV, gazoduc et ligne à haute tension, le « book party » annuel de l’éditeur Jacques André.
Éparpillés dans le jardin tacheté de rayons de soleil, les livres suspendus, couchés, recroquevillés, ouverts, fermés, endormis attendaient le lecteur avide de sensations littéraires inédites.
Une soixantaine de convives, littérairement avertis, se pressaient autour d’un buffet où des mets somptueusement préparés par ces mêmes convives littérairement avertis mettaient l’eau à la bouche et parfois ailleurs.
Le chant des oiseaux s’harmonisait délicatement avec des conversations lettrées agrémentées d’anecdotes spirituellement appropriées et de hochements de tête savants.
Vous eussiez vu et entendu, vous eussiez été émerveillés de l’enchantement de ce lieu magique.
À suivre.