"L'Échange" n'est pas celui qu'on pense
Bien tardivement je suis allée voir « L’échange ». Filmé avec élégance et retenue, le formidable Clint Eastwood a réussi un petit chef d’œuvre que, malgré sa longueur, on quitte avec regret. Les acteurs sont tous à la hauteur de ce metteur en scène hors pair, et la musique, également du trop talentueux septuagénaire, est mélancolique et évocatrice à souhait. Donc si vous n’avez pas déjà vu ce film courez-y tout de suite.
Mais… Il ne devrait pas y en avoir, alors je conseille à ceux qui me lisent en ce moment de s’arrêter à la fin de cette phrase…
Tout d’abord le titre en Français « L’Échange » qui indique clairement une réciprocité : vous donnez un enfant, on vous rend un autre à la place. Ici c’est loin d’être le cas. En revanche le titre en Anglais "Changeling » indique une "substitution" . Comme personne ne se serait déplacé pour voir un film ainsi intitulé, je retire cette première critique.
Maintenant, la garde-robe d’Angelina Jolie que beaucoup de mères, pas forcément célibataires, auraient été très heureuses de posséder et qui a dû faire sensation dans les transports en commun. Comme elle prenait justement le bus et ne possédait pas de voiture, on va lui permettre de plaider l’économie et donc des circonstances atténuantes. Je retire, de suite, ma deuxième critique.
Mais pour clore, et maintenant je conseille aux gens qui me lisent de fermer les yeux, Angelina Jolie, en plus de sa garde-robe somptueuse, avait un deuxième accessoire qui crevait l’écran, risquant de nous distraire dans les moments les plus poignants : ses lèvres. Peintes en rouge plus vif que vif, l’empêchant parfois de fermer la bouche, ses lèvres, telles deux bouées géantes, occultaient tout sur leur passage.
Je maintiens cette troisième critique.
Je pars, néanmoins, m’acheter un chapeau cloche et un rouge à lèvre écarlate. Rendez-vous chez le plasticien est déjà pris. J’ai précisé que je voulais les lèvres de… On m’a dit qu’il y avait une liste d’attente.