Transporteur 3
Dans une deuxième vie, dont j’ai absolument besoin, j’ai décidé que je serais Jason Stathan. Comme moi il est Anglais, comme moi, il n’est pas très grand. Il est également pudique, moi aussi, ce qui fait une base commune déjà solide. Mais si j’ai tant envie d’être réincarnée en Jason Stathan, ce n’est pas pour ce qui nous ressemble, mais pour ce qui nous sépare.
J’aimerais conduire une Audi de Marseille à Bucarest pied au plancher sans jamais rencontrer de police ni radars.
J’aimerais avoir des muscles qui ruisselent sous la peau au moindre frémissement.
J’aimerais me débarrasser d’une dizaine de types féroces, sans la moindre égratignure, les laissant sur le plancher dans un état sub-comateux.
J’aimerais conduire la même Audi sur deux roues, au fond d’un lac, sur le toit d’un train.
J’aimerais garder mon sang-froid en toutes circonstances, même les plus extrêmes, même équipée d’un bracelet pas très seyant, qui risque d’exploser à tout moment.
Si vous n’avez pas envie d’être réincarné en Jason Stathan, évitez « Transporteur 3. »
Et surtout ne me dites pas que mon choix de films est douteux et pas digne d’un écrivain désespéré, car je le sais déjà.
D’où mon réel désespoir.