Le Manuscrit. (suite)

Publié le par MARY DOLLINGER

Hier, déjeuner avec Images
Mon manuscrit est sur le bureau entre nous deux. Il est usé, d’occasion diraient certains, fatigué sûrement, mais je vois distinctement une mèche longue qui dépasse de la page 102. Une boîte d’allumettes se cache, honteusement, no smoking oblige, derrière une pile d’espérances craintives. Jacques André parle. Il parle beaucoup. Il ne voit pas la petite main qui subtilise la boîte, qui prend l’allumette. Il est lyrique, emporté. L’allumette flambe. La mèche se consume, doucement, amoureusement. L’éditeur se prépare pour l’estocade. Je suis sereine.
L’explosion est assourdissante. De la fumée noire, quelques flammes timides qui lèchent les feuilles, taquinent les livres, consomment goulûment les lettres en souffrance. Et un filet de voix étouffé par la chaleur qui chuinte : « On m’avait bien prévenu qu’il ne fallait jamais travailler avec une Anglaise. »

P.S. Grâce à "a girl from earth" la journée n'est plus vraiment noire

Publié dans Culture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Gilgamesh : je suis Anglaise, comme tu le sais, donc perfide à souhait. Je passerai entre les gouttes !
Répondre
G
Et tu n'es pas en prison?<br /> De toute façon, ça lui pendait au nez au Jacquot, vu la façon dont sont traités les auteurs dans le "Journal d'un écrivain raté"...<br /> Bon, quelles sont tes préférences en matière de fruits? Et dans quelle centrale es tu hébergée?
Répondre
M
Géraldine : c'est bien connu que l'on ne peut absolument pas nous faire confiance !
Répondre
G
Ah bon, c'est dangereux à ce point les anglaises ?!!!!
Répondre